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JEAN-LOUP DABADIE
Cet après-midi dans Vivement dimanche, l'immense carrière de l'immense Jean-Loup Dabadie a été évoquée .. Jean-Loup Dabadie est pour moi un des plus grands écrivains français, scénariste, dialoguiste, romancier, auteur de nombreuses chansons, de pièces de théâtre ... qui va prendre très prochainement ses fonctions dans l'Académie Française ... (le moment où il a enfilé l'habit vert était très touchant) ..
Un écrivain à multiples facettes ..
Beaucoup d'artistes ont été évoqués au cours de l'émission .. certains que je vénère plus que tout : Serge Reggiani (voir le texte de la chanson Le temps qui reste ci-contre, qui clôture le magnifique film Deux jours à tuer ....), Romy Schneider ou encore Lino Ventura ..
D'autres que j'aime beaucoup comme Julien Clerc (pour lequel Jean-Loup Dabadie a écrit une trentaine de chanson dont la très émouvante L'assassin assassiné qui me fout les frissons à chaque fois, le texte est si vrai et si fort ... ), Michel Polnareff, Yves Montand ...
Et encore Claude Sautet, réalisateur de films cultes dont entre autres César et Rosalie, Les choses de la vie, Vincent François Paul et les autres ...
Et également Yves Robert qui nous a offert tant de films à succès ..
Jean-Loup Dabadie est un tricoteur de mots extraordinaire qui nous aiguille toujours sur des phrasés inattendus, souvent drôles, tendres, justes et sincères ...
Il est né un 27 septembre .. un homme Balance généreux, pudique et talentueux, plein de charme et d'intelligence, très charismatique ...
Nous avons pu découvrir ou redécouvrir plein d'images émouvantes et de jolies anecdotes ..
Un après-midi bien agréable ... bravo et merci MONsieur DABADIE ..
L'assassin assassiné
C'était un jour à la maison
Je voulais faire une chanson
D'amour peut-être
À côté de la fenêtre
Quelqu'un que j'aime et qui m'aimait
Lisait un livre de Giono
Et moi penché sur mon piano
Comm' sur un établi magique
J'essayais d'ajuster les mots
À ma musique...
Le matin même, à la Santé
Un homme ... un homme avait été
Exécuté...
Et nous étions si tranquilles
Là, au cœur battant de la ville
C'était un' fin d'après-midi
À l'heure où les ombres fidèles
Sortant peu à peu de chez elles
Composent doucement la nuit
Comm' aujourd'hui...
Ils sont venus à pas de loup
Ils lui ont dit d'un ton doux
C'est le jour... C'est l'heure
Ils les a regardés sans couleur
Il était à móitié nu
Voulez-vous écrire une lettre
Il a dit oui... il n'a pas pu
Il a pris une cigarette ...
Sur mon travail tombait le soir
Mais les mots restaient dans le noir
Qu'on me pardonne
Mais on ne peut certains jours
Écrire des chansons d'amour
Alors j'ai fermé mon piano
Paroles et musique de personne
Et j'ai pensé à ce salaud
Au sang lavé sur le pavé
Par ses bourreaux
Je ne suis président de rien
Moi je ne suis qu'un musicien
Je le sais bien...
Et je ne prends pas de pose
Pour dir' seulement cette chose
Messieurs les assassins commencent
Oui, mais la société recommence
Le sang d'un condamné à mort
C'est du sang d'homme, c'en est encore
C'en est encore...
Chacun son tour, ça n'est pas drôle
On lui donn' deux trois paroles
Et un peu... d'alcool...
On lui parle, on l'attache, on le cache
Dans la cour un grand dais noirProtège sa mort des regards
Et puis ensuite... ça va très vite
Le temps que l'on vous décapite
Si je demande qu'on me permette
À la place d'une chanson
D'amour peut-être
De vous chanter un silence
C'est que ce souvenir me hante
Lorsque le couteau est tombé
Le crime a changé de côté
Ci-gît ce soir dans ma mémoire
Un assassin assassiné
Assassiné...
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