• L'EVASION

    Synopsis : 1942, Julia (Sara Giraudeau) est une jeune institutrice de Cognac dont le mari vient de se faire arrêter par la Gestapo. Décidée à le faire libérer, elle découvre qu’il fait partie d’un réseau de Résistance. Elle s’engage alors dans cette mission périlleuse, qui la met sur la route d’André (Thierry Neuvic)… Et c’est le coup de foudre !

    Je voulais évoquer ce téléfilm diffusé lundi dernier sur TF1 (et qui a réalisé d'excellents scores d'audience) pour plusieurs raisons :

    - d'une part, pour souligner encore une fois si cela est encore nécessaire l'excellence des fictions françaises : qualité de l'image et de l'écriture, réalisation soignée, interprétation hors pair ...

    - d'autre part, pour être dythirambique sur la prestation de la jeune Sara Giraudeau qui a su se faire un prénom (en passant aussi par le théâtre) et imposer son talent en se défaisant aisément de l'étiquette "fille de ..." (Bernard Giraudeau et Anny Duperey) ... elle trouve d'ailleurs dans ce téléfilm un rôle à la Scarlett O'Hara, femme tout à la fois forte et fragile, courageuse mais vulnérable ... elle est superbe et lumineuse .. sans oublier bien sûr Thierry Chouchou Neuvic qui est toujours aussi excellent tant dans son jeu que dans son charme (rha la la !!!)  (à souligner qu'il tourne actuellement sous la direction du grand Clint Eastwood excusez du peu !!) ni François Berléand énorme .... 

    - enfin, parce qu'il est bien utile parfois de rappeler l'Histoire même en passant par la case "histoires" et les événements marquants par des scénarios bien écrits ...

    Même si ici on est dans une fiction romanesque et sentimentale, le suspense est là omniprésent, la lourdeur de l'époque est très bien décrite, et j'avoue avoir passé un moment très fort devant ma télévision, tremblante devant certaines scènes finales et pleurant à la toute fin (je suis couillonne des fois hein !!!) ...


    «TF1 voulait un grand mélo, c’est ce qu’on a fait.» D’emblée, la réalisatrice Laurence Katrian assume le genre de son oeuvre, «dont le cadre est la guerre mais qui n’est pas un téléfilm historique sur la Résistance.» Et le résultat est aussi beau que peut l’être une histoire d’amour contrariée par les événements les plus sombres.

    «Au début,Julia a pour seul objectif de sauver son mari, malgré les difficultés de leur couple, explique la comédienne. Mais André va la troubler, notamment par une forte attirance physique…» Le couple qu’elle forme avec Thierry Neuvic, lui l’homme fort et rassurant, elle la femme émotive et bouleversée, fonctionne parfaitement.

    «Sara est une immense actrice, avec une fraîcheur inouïe», confie la réalisatrice à propos de la fille de Bernard Giraudeau et Anny Duperey, dont le regard aussi bleu que celui de son père accroche le téléspectateur Quant à Neuvic,il campe un personnage intéressant, «douteux au départ car il touche au marché noir mais qui se révèle héroïque dans la tragédie.»

    Qui dit tragédie sous l’Occupation dit emprisonnement, torture et odieux chef nazi, rôle qui incombe à un magistral François Berléand. «Jouer les salauds, j’y suis habitué, dit-il. Mais celui-ci,c’était dur, je n’ai pas aimé me voir dans l’uniforme nazi ! Pourquoi a-t-on pensé à moi ? Il ne devait plus rester d’acteur allemand en stock !», plaisante-t-il, tout en précisant qu’il n’a pas voulu prendre l’accent. «Pourtant il le faisait très bien, raconte Laurence Katrian, mais c’était genre Papa Schultz, alors impossible de garder son sérieux sur le tournage ! Pourtant, il fallait bien passer par certaines scènes de torture difficiles, où on se prend l’émotion des acteurs en pleine figure»…

    «Pour moi, c’était surtout désagréable d’être éclaboussé en plongeant la tête des résistants dans l’eau glacée !», plaisante encore Berléand, qui n’a pas envie de s’appesantir sur les horreurs qu’il a dû commettre mais préfère insister sur les qualités artistiques du film, «digne du cinéma».

    Le scénario est d’ailleurs signé Odile Barsky, auteur fétiche de Claude Chabrol, qui répond à ceux qui trouveraient sa fiction invraisemblable : «Les histoires de la Résistance sont invraisemblables. Il n’y aurait pas eu de Résistance s’il n’y avait pas eu des gens humainement invraisemblables. »

    Caroline Pouzet-Tronche



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