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LES ACOUSTIQUES IMPROVISEES
Lundi 23 janvier 2017.
Paris ...
Théâtre des Mathurins ...
21 heures ...
Pas besoin de rendez-vous entre nous ... mais pourtant celui-ci était noté dans mon agenda depuis deux mois ...
Et me voilà et te voilà toi et moi .... l'envers l'endroit ... toi et moi ....
Et soudain, il est là, devant moi, à quelques mètres à peine, je suis idéalement placée, au troisième rang, milieu ... il est là, seul sur scène, lui et sa guitare, juste lui, sa voix, ses mots, ses airs et sa guitare ...
Nicolas Peyrac est l'artiste de ma vie .. oui j'en ai aimé d'autres, oui j'en aime encore d'autres, ce n'est pas de l'infidélité, c'est juste de la mélomanie ... oui je peux aimer Nicolas Peyrac depuis maintenant 40 ans, sans faillir, sans presque pas faiblir, tout comme je peux aimer Vincent Niclo pour des raisons diamétralement opposées, ou le Requiem de Mozart, ou la variété française de qualité, ou le rock indé, ou Muse, Leonard Cohen, George Michael, Bon Iver et tant d'autres ... oui on peut aimer plusieurs artistes ça s'appelle l'éclectisme et l'ouverture d'esprit ...
Oui mais voilà, Nicolas Peyrac est pour moi unique ... rare et unique ... c'est le premier (je l'ai découvert à l'âge de 12 ans ...) et il sera le dernier ... il est celui qui m'a appris à aimer, à vivre, à vibrer, à rêver, à écouter, à réfléchir, à penser, à appréhender et connaître le monde, à comprendre l'important et l'importance des choses, et surtout à se concentrer sur l'essentiel ... bizarrement (ou non !!) ses passions deviennent peu à peu les miennes, et pourtant certaines étaient déjà là, avant lui ... le Canada, la photographie, le cinéma (et nous aimons les mêmes réalisateurs d'ailleurs : Lelouch, Sautet, Truffaut ........), l'écriture, autant de points communs qui nous rassemblent, qui nous ressemblent ... peut-être que certaines de ces passions découlent inconsciemment et intuitivement des siennes ... peut-être, oui ... peut-être que non ....
Il est aussi celui qui a su panser mes plaies, atténuer mes souffrances, soulager mes peines, guérir mes maux par ses mots et, étrangement, m'écouter ...
Au fil de l'eau, au fil de la vie, dans le cours et les aléas du temps, il a été là, a toujours été là, est encore là ... j'ai acheté tous ses albums, tous ses singles, puis ses romans et biographie ... je crois pouvoir me vanter aujourd'hui de connaître toute son immense (dans toutes les acceptions du terme) oeuvre, sauf celle à venir prochainement bien entendu (Suffit que tu oses, titre du prochain album, terminé mais aucune date de sortie n'est encore déterminée, en septembre prochain, on espère ...) ...
Après cet historique du pourquoi du comment, je vais désormais parler du concert en lui-même, car ce concert-là était unique, magique, magistral, somptueux ...
J'ai pourtant eu l'occasion de le voir en concert plusieurs fois, notamment depuis l'an 2004, mais ces Acoustiques Improvisées, au coeur de ce petit théâtre magnifique, étaient assurément un moment d'une beauté, d'une pureté rares ... chargées d'une (voire de plusieurs) émotion sincère, riche et précieuse, de celle qui s'enferme au creux de la gorge qui en devient son écrin, de celle qui fait briller les yeux et qui coupe la respiration ... de celle qui fait sourire, rire et réagir ... de celle qui réveille l'âme, qui avive la flamme ... de celle qui vous anime dans le sens premier du terme ...
Oui l'émotion est là et bien là ...
Par ces Acoustiques Improvisées, Nicolas Peyrac a voulu revenir à l'essentiel de son art : l'écriture dans toute sa simplicité, sa sobriété ... et bien entendu, comme son nom l'indique, à l'improvisation .. qui permet des fantaisies, des erreurs dans les paroles avec un rire franc qui les accompagne, de fleurir les chansons de leurs anecdotes ... il évoque ses voyages, ses rencontres, sa Bretagne, sa maison (il se passe beaucoup de choses dans sa cuisine !!), ses filles ...
Pendant près de deux heures trente, se déroulent ainsi toute sa vie, et subséquemment toute la nôtre ... la mienne ... reviennent en vrac les souvenirs, de ma vie d'adolescente, d'étudiante, de femme, de mère, d'amante, d'aimante ...
Nicolas Peyrac souhaitait également faire découvrir au grand public d'autres titres parmi les plus de 250 de sa vingtaine d'albums (et oui Nicolas Peyrac ne se résume pas à trois tubes qu'il interprète bien entendu, ils sont devenus incontournables !!! ....) ... de son immense talent d'auteur, sont nées des chansons d'une intention et d'une tension exceptionnelles (Colombo par Ceylan, Une peau que t'as pas, Ne me parlez pas de couleurs pour n'en citer que quelques-unes, liste loin d'être exhaustive !! ... autant de mots au sens lourd, dénonciateurs, des mots qui raisonnent, des mots qui résonnent) ... Nicolas n'est pas du genre à taire les choses qu'il a envie et/ou besoin d'exprimer ... ses chansons sont profondes, intenses, cohérentes aux textes justes, authentiques, sincères, généreux ... d'autres plus légères ou amusantes (Les cocotiers bleus par exemple) s'assimileraient davantage à un exercice de style ou à la nécessité de penser ou passer à autre chose ... A travers ses chansons ainsi épurées, revisitées, réarrangées, nous découvrons peu à peu l'homme derrière l'artiste, qui se dévoile avec pudeur et retenue, avec intelligence et lucidité, avec un soupçon d'auto-dérision très drôle ...
Et même si Nicolas est avant tout un auteur, il ne faut pas oublier les mélodies qui agrémentent superbement les chansons ... le compositeur est tout aussi talentueux ... et, de sa voix veloutée, ronde, souple et parfois légèrement éraillée, il nous offre des interprétations magistrales ... le point d'orgue est sans nul doute la sublime "Et la fête est finie" entonnée en up tempo, a cappella, le coeur se broie, les yeux se mouillent ... oui c'est fini ... c'est trop court ... et non en fait, ce n'est pas fini, sous les rappels et applaudissements nourris, il revient pour encore quelques chansons ... le concert aurait pu durer plusieurs heures, tant son oeuvre est riche ...
Mais tout a une fin ... une vraie fin ... malheureusement ....
Nicolas rejoint bien vite le petit groupe de personnes qui l'attendent impatiemment ... deux taquineries, trois quatre cinq (ou six ... !!) bisous, quatre photos (dont trois ratées), deux dédicaces, quelques mots plus tard, la porte du théâtre se ferme définitivement sur cet instant magique que j'aimerais revivre indéfiniment ...
Enfin, je pourrais reprendre une phrase postée sur mon Facebook ... en réponse à une personne qui m'a écrit : "Je suis fan de Nicolas depuis mon adolescence aussi" : "Moi, à mon adolescence, c'était encore plus que ça, désormais c'est encore mieux que ça" ...
Pour conclure, je n'aurais qu'un mot à dire, un seul et unique mot qui résume tout : MERCI ...
MERCI NICOLAS D'ETRE LA, MERCI NICOLAS D'ETRE, MERCI NICOLAS ....
Pour acheter l'album Les Acoustiques Improvisées, c'est sur le site Musikalouest :
http://www.musikalouest.com/fr/s02_artistes/s02p01_fiche_artiste.php?artiste=247
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